Message à un ex-camarade collaborateur parlementaire : imitez !
La réponse d'un ex-camarade officiant comme collaborateur parlementaire auprès d’un ministre particulièrement responsable du trafic aérien auquel je demandais de jouer son rôle fut, en substance : « Je n’ai pas compris où tu voulais en venir (...) Ça fait 15 ans que je travaille à la Défense, et toi, tu fais quoi [ndlr : il sous-entend : « d’important », pensant ou feignant de penser que sa fonction l’est]. (...) Apparemment tu as le temps d’écrire, mais ne te sens pas obligé de m’en faire part. (...) De mon côté, je t’épargne de te partager ce que je pense de tout cela, non pas par égard mais parce que mon temps [ndlr : « important », donc] est trop précieux pour te le consacrer, tant que tu es dans cet état d’esprit. (...) J’espère en tout cas que tu ne m’embêteras plus avec tout ceci [ndlr : promis, ceci est mon dernier mot] parce que je m’en tape complètement de ce que tu penses et de façon inintelligible et maladroite de le dire. Je préfère savoir que tu es heureux en famille et si tu as le plaisir de vivre. Ce que je considère comme tes élucubrations délirantes, elles font l’objet, sur ma boite e-mail, d’un bot [sic] que j’ai programmé et qui les classes [sic] avec celles des autres dérangés qui m’écrivent : les yaka, yfauke, moi-je-sais et les autres aspirants prophètes. Ce qui a dans ta tête, tes théories, ne m’intéressent pas. Je les juge non pas comme dérangeantes, mais comme dérangées. Ainsi, au risque de me répéter, contente-toi de me donner des nouvelles simples de ton existence et de comment tu mènes ta barque, ça m’intéresse bien davantage que ta vision du monde, celle-là je te la laisse. » Comme ailleurs, le nom a été changé, que nous pouvons porter à ses responsabilités sans nous mettre trop gratuitement en danger.
Ma réponse, vers lui et pour le monde :
Bonjour Rodrigue,
Commençons par le moins important de ton inouïe réponse, qui reste tout de même important parce que ce qui gêne, par-dessus la démission et l’effort au déni, c’est le mépris : ne fais pas le malin, je te mets en caleçon et en rase campagne en français. Tu n’as pas ce qu’il faut, sur le plan syntaxique avant celui de l'orthographe ou de la conjugaison, pour me dire que je suis illisible. La syntaxe pauvre (qui en comparaison fait de BHL un grand lettré) de ton phrasé trop mesuré est reflet de ton inculture, acquise mais sans doute encore désirée, celle du « bot » (une brasse derrière « implémenter » ou « screener », je te le concède, dans le registre des expressions qu’on ne peut sérieusement prononcer sans rigoler...).
Si tu es (puérilement) méprisant, c'est parce que tu ne peux que bégayer devant cette réalité que la lâcheté (notamment) te refuse à admettre, et que tu ne pourrais sérieusement expliquer à personne que ceci représente un phénomène de condensation normal et attendu (et cela aussi, c'est du flan, espèce de pleutre ?) !
Je ne me trompe pas de cible et ne manque pas (cet incessant travail que j’y conduis en est une preuve) d'interroger mes propres responsabilités, réelles et défaillantes, à ce désastre. Ta participation à celui-ci est cependant assez directe et t’en rend foncièrement complice. Or, ce dédain tant ridicule que navrant ne te soustrait évidemment pas le moins du monde à tes propres responsabilités, évidentes. Vivement que tu te retrouves sur le terrain face à ces responsabilités qui ne manqueront pas de se rappeler concrètement à toi, et j’espère pour toi de la moins cruelle des manières. À ce moment qui j’espère sera toujours celui du sursaut, tu n’auras plus de bureau pour te cacher et essuyer tes larmes.
C’est bien parce que je suis un peu à l'écoute des aspirations morales qui devraient tous nous mouvoir, et dont tu n’es tristement pas le seul à n’avoir plus rien à faire, et non parce que mon temps serait moins « précieux » que le tien (d'autant plus lorsque tu l'utilises à tes tâches de collaborateur, dans le rôle duquel tu n'es pas condamné de rester), que je prenais et prends, véritablement, sans hypocrisie pour ma part, des nouvelles de ta famille.
C'est bien pour ta fille et pour ta fille d'abord que tu as pour mission de « mener ta barque » en te commettant aux affaires humaines, non à de lamentables ministres fantoches qui n'ont plus d'humain que leur biologie (et encore, celle-ci ayant été, marque de la Bête s'il en est, été altérée par la campagne « sanitaire » récente à laquelle tous n'ont pas forcément échappé, par placebo quand c'est pour la photo, bien que tous l'ont éhontémnt portée), et non t'abîmer, troquant ton âme pour un salaire minable, à une destinée de toute-petite-merde, celle à laquelle nous invite évidemment par tous les pores les dressages à la « civilité ». C'est d'abord aux égards de ta propre fille que ton attitude est une calaminté, une honte, une disgrâce, et doit changer.
Je ne te souhaite que de bouger.